Destinataire d’ailleurs.

Je dois m’astreindre à ne pas vous répondre aimablement dans votre intimité et choisis donc de rendre publique notre rencontre… Vous savez, trés chère… Nos regards ne se sont croisés que de brefs instants, seulement, je me dois de déjà abandonner cette envie de vous revoir. En effet, si je pouvais rien qu’une fois accepter de vous retrouver, je me devrai ensuite de vous déplorer ces quelques mots :

« On s’ennuie de tout, mon ange, c’est une loi de la nature ; ce n’est pas ma faute. Si donc, je m’ennuie aujourd’hui d’une aventure qui m’a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n’est pas ma faute. Si, par exemple, j’ai eu juste autant d’amour que toi de vertu, et c’est sûrement beaucoup dire, il n’est pas étonnant que l’un ait fini en même temps que l’autre. Ce n’est pas ma faute. Il suit de là, que depuis quelque temps je t’ai trompée : mais aussi, ton impitoyable tendresse m’y forçait en quelque sorte ! Ce n’est pas ma faute. Aujourd’hui, une femme que j’aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n’est pas ma faute. Je sens bien que voilà une belle occasion de crier au parjure : mais si la Nature n’a accordé aux hommes que la constance, tandis qu’elle donnait aux femmes l’obstination, ce n’est pas ma faute. Crois-moi, choisis un autre amant, comme j’ai fait une autre maîtresse. Ce conseil est bon, très bon ; si tu le trouves mauvais, ce n’est pas ma faute. Adieu, mon ange, je t’ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret : je te reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n’est pas ma faute. […]>>

En effet, je ne suis qu’un bel et simple Valmont.

Ps : I love u

    Détails

  • Métro2à Mairie de Lille.
  • Une rencontre faite le 28 novembre 2010.
  • Rédigé par un apollon pour une vénus.
  • Publié le dimanche 28 novembre.